La Prière des oiseaux
<Page éditeur>
<Synopsis>
C'est l'histoire de Chinonso, dit Nonso, un jeune nigerien de l'ethnie igbo. Le livre nous offre de découvrir un extrait de sa vie, narrée par son chi, esprit protecteur dans la cosmologie Igbo. Ce fragment vital nous présente une fatalité puisque même son chi ne parviendra a la dévier.
Cet aviculteur d'une sensibilité a considérer véritablement ses poules passera d'une vie insipide a une vie passionnée du jour il rencontrera Ndali, une jeune nantie qu'il sauvera d'un suicide. Cette passion, que nous suivons pendant quatre ans le mènera au dénuement, à l enferment carcéral, à la haine et à la rédemption.
Racontée poétiquement, il en reste que l'histoire est tragique.
< Les questions posées>
* Tout d'abord, bien que la traduction française du titre ne reflète pas, ce qui pour moi est a la croisée de questions centrales du livre, la traduction intégrale du texte n'en fait pas douter. Il s'agit bien DeS questions de la minorité, entre autres:
- La minorité imposée par l'argent (mineur au sens de subordonné). L’élément déclenchant des péripéties de Nonso est sa condition pauvre comparée à sa belle.
- La minorité raciale. Arrivé a Chypre, Nonso est confronté au regard de l'étranger présent en petit nombre auquel on associe des stéréotypes; minorité qui rend aussi solidaire ses membres (cf la fraternité des nigériens sur le sol chypriote).
* Nous sommes aussi enveloppés au sein de la cosmologie igbo, dans laquelle l'homme en tant qu’élément inconditionnel de la Nature, et la fatalité du destin restent des points débattus.
Pour le premier, on pressent que la tradition place l'Homme ainsi, donnant naissance a de belles métaphores tout au long du livre. Mais bien des éléments de l'histoire le remette cependant en doutes.
Pour le second, il y a une dualité claire entre le chi, qui dans la tradition, a pour rôle de protéger son "hôte" en lui insufflant des idées, qui il l’espère, conditionneront ses choix. Mais dans le cas de Nonso, rien n'y fera.
* Enfin, l'extrait de vie qui nous est présenté de Nonso se divise en deux parties: une première, apathique, comme réponse a une grande souffrance (la perte de ses parents suivie d'une grande solution), et la passion émotionnelle. Bien que le début du livre nous suggère que cette apathie est une peau de chagrin, la souffrance de la passion nous donnerait plutôt envie de vivre la dépression, soit l'absence de pressions extérieures sur notre être. Question philosophique qui pourrait être vivement débattue, on pourrait tout-de-même conclure d'un potentiel état intermédiaire soustrait de toute pression extérieure mais plutôt intérieures. Par exemple, notre goût pour la lecture ne résulte-t-il pas d'une appétence intrinsèque qui nous gonfle de bien-être ?
<Mon impression>
Ce livre m'a fait voyager parmi les terres de la Terre, parmi les mots, les belles images, et m'a rendu loquace. Je vous souhaite une aussi agréable expérience ! Et merci à l'auteur.
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